SANTE

Prendre soin de son feu

« Une réflexion sur le feu en yoga »

Article d’Olivier CASTOR, 
professeur et futur formateur IFY
paru sur le site de l’IFY PACA
https://www.ifypaca.fr/blog-yoga/prendre-soin-de-son-feu/

Le feu présente d’énormes vertus, notamment celles de chauffer, transformer, etc.

Vous avez certainement pu constater qu’infuser son thé dans de l’eau froide n’avait pas le même effet que de l’infuser dans de l’eau chaude. Je suis certain que vous avez une multitude d’exemples similaires dont celui de vouloir dégraisser un plat bien gras avec de l’eau froide. En bref, pour nettoyer, il faut chauffer !

Si l’on revient au feu qui est à la source de la chaleur, il est produit par l’association d’un carburant, comme le bois par exemple, et d’un comburant, qui est généralement l’air. Dans une cheminée, qui a pour principale vocation de chauffer la maison, il va falloir trouver les bons dosages, mais nous y reviendrons plus loin.

Dans le second chapitre des Yoga Sūtra (II 1, 32 et 43), Patañjali parle à plusieurs reprises de l’ascèse ou discipline (tapas), qu’il utilise pour exprimer la pratique ardente, ayant comme objectif de produire de la chaleur dans le but de purifier.

Il complète à deux reprises (II 28 et 43) en indiquant que la destruction des impuretés (aśuddhikṣaye) permet à notre corps et à nos sens de remplir au mieux leurs missions.

Plus loin dans le troisième chapitre (III 40), Patañjali précise que par la conquête de la zone ombilicale (samāna), il y a une optimisation du feu digestif qui augmente la température du centre du corps, favorise l’élimination et le rayonnement, et amène une répartition équitable des différentes énergies dans le corps.

C’est dans cette partie du corps que se situe notre feu, ainsi comme pour la cheminée évoquée précédemment, pour laquelle il convient de ramener les bouts de bois vers le centre pour favoriser leur combustion mais aussi évacuer les cendres, ramoner le conduit et optimiser l’apport d’air, nous allons devoir prendre soin de notre feu. Pour cela, nous allons pouvoir agir avec des postures spécifiques (āsana), des respirations adaptées (prānāyāma) et des visualisations mentales (bhāvana), afin d’agir sur cette zone (samāna) pour favoriser la combustion.

Ne dit-on pas qu’avoir le ventre chaud et la tête froide sont des signes de bonne santé ?